AUTOUR DU TIGRE
Taiji Quan
Notre lignée
Cheng Man Ching (1902-1975)
Biographie extraite de celle de Tam Gibbs, secrétaire particulier et traducteur de Cheng Man Ching :
Cheng Man Ching (Zheng Manqing), né le 29 juillet 1901 à Yongjia en Chine et mort le 26 mars 1975 à Taiwan, est un maître de Taiji Quan (Taichi Chuan) d'une importance capitale dans l'histoire des arts martiaux chinois au 20ème siècle. Il reçut le titre honorifique de Maître des Cinq Excellences pour ses connaissances et maîtrise en Taiji Quan, en médecine chinoise, en calligraphie, en peinture et en poésie. Il sut extraire l'essence de tous ces domaines qu'il pratiqua jusqu'à l'excellence pour conférer à son Taiji Quan, hérité de son maître le célèbre Yang Cheng Fu, une qualité de douceur, de pureté telle que son art devint non seulement un art martial supérieur, mais aussi un véhicule de transformation de soi. En 1937, alors en charge du département des arts martiaux de la province du Hunan, il synthétise l’enchaînement de la forme en 37 pas (37 postures) à partir de la forme de Yang Cheng Fu (forme longue en 108 pas ou postures), afin d'en intensifier la diffusion dans le but de renforcer la santé de ses compatriotes.
Sa qualité de médecin associé au fait que lui-même s'est guéri d'une grave maladie pulmonaire, la tuberculose, grâce à sa pratique assidue, apporta beaucoup de crédit au livre de Yang Cheng Fu « Taijiquan Tiyong Quanshu » (The essence and applications of Taiji Quan) et notamment sur l'influence du Taiji Quan sur la santé.
À cette époque, certains maîtres de Taichi Chuan comme Wu Jian Quan et Yang Cheng Fu transformaient peu à peu le Taichi Chuan que leur avaient transmis leurs aïeux en une technique de santé accessible au plus grand nombre. C'est à partir de ce moment que le Taichi Chuan s'est largement développé, passant d'une technique martiale jalousement gardée à l'intérieur d'une famille à une technique de santé originale et adaptée à tous ou presque.
En 1974, il retourna à Taiwan pour publier « Yi Chuan » (Commentaire sur le Livre des Changements) qui comporte plus de 100 000 caractères. Il relut personnellement les épreuves, et déclara à de proches amis, juste après la deuxième relecture : « Si je dois mourir, je n’aurai aucun regret. ». Tout le monde crut à une plaisanterie. Qui aurait pensé qu’à minuit, le 23 mars 1975, on le retrouverait la tête posée sur ses bras sur la table, comme s’il dormait ? Il ne devait jamais plus se réveiller.
Des funérailles nationales eurent lieu. Son enseignement rayonne toujours à Taiwan, en Asie du Sud-est (Malaisie, Singapour…), aux E.U, en Europe et même en Chine Populaire où Cheng Man Ching est reconnu désormais dans l'histoire officielle du Taiji Quan. Ses amis, ses proches et ses disciples disent qu’il avait l’allure d’un gentleman distingué avec un air cultivé, qu’il était un homme honnête et intègre, et toujours fidèle à la droite ligne de conduite qu’il s’était fixé. Il n’hésitait ni ne faisait de compromis avec lui-même. Le Professeur Cheng Man Ching reste dans la mémoire de tous comme le Maître aux Cinq Excellences de par sa maîtrise de la calligraphie, la poésie, la peinture, la médecine et le Taichi Chuan. Il pouvait les unir comme s’il s’agissait de perles enfilées sur un fil. Ce fil était le Dao. Parce qu’il avait étudié à fond les classiques et les sages, il avait pénétré les profondeurs des principes de la philosophie.